Guillaume Futhazar (Doctorant) ; OT-Med, Centre d’études et de recherches internationales et communautaires (CERIC)
Le développement durable est défini aujourd’hui par la célèbre formule selon la quelle celui-ci doit permettre « la satisfaction des besoins présents sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs ». Cette définition, issue du rapport Brundtland de 1987, prend vie dans une approche double : une approche horizontale, spatiale, cherchant à répondre, pour l’intégralité de la planète, aux besoins environnementaux, sociaux et économiques et une approche verticale, temporelle, mettant en avant la nécessité d’assurer un tel développement pour que les générations futures puissent s’épanouir de manière satisfaisante. Le développement durable rend compte de l’interdépendance entre les domaines environnementaux, économiques et sociaux ; on parle de trois « piliers ».
Les origines de ce concept aujourd’hui tant utilisé remontent aux années 70, période à laquelle de nombreuses voix commencent à remettre en cause le modèle de développement de l’époque. Les 30 glorieuses prennent fin, le prix du pétrole s’est vu multiplié par quatre et l’on commence à prendre conscience que les ressources naturelles ne sont pas illimitées. Le terme « développement durable » n’est pas encore utilisé par le club de Rome où les auteurs prônant la décroissance, mais les fondements idéologiques sont déjà perceptibles. En 1980 apparaît pour la première fois le terme dans un rapport de l’UICN et du PNUE [1] et c’est en 1987, avec le rapport Brundtland, qu’est adoptée la définition précitée, aujourd’hui très répandue. Les décennies suivantes verront une montée en puissance de ce concept notamment à travers la succession des grandes conférences sur l’environnement (Rio en 1992, Johannesburg en 2002, Rio+20 en 2012). Aujourd’hui, le développement durable forme la matrice des politiques publiques à l’échelle internationale, européenne ou nationale. Il est souvent consacré juridiquement. Ainsi, en France, par exemple, l’article 6 de la Charte de l’environnement dispose « Les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable. A cet effet, elles concilient la protection et la mise en valeur de l’environnement, le développement économique et le progrès social ».
De manière concrète, le développement durable s’exprime aujourd’hui à travers le principe dit d’intégration prévoyant que « la protection de l’environnement doit faire partie intégrante du processus de développement et ne peut être considérée isolément [2]. Ainsi, le succès qu’ont connu les écolabels illustre une intégration réussie des considérations environnementales dans le processus de production de nombreux produits, incitant tant les consommateurs que les producteurs à réduire l’impact environnemental de leurs pratiques respectives. Les entreprises se plient fréquemment aux exigences ISO 14001 ou EMAS afin d’obtenir une certification attestant du caractère durable de leurs modes de fonctionnement. Ces deux exemples montrent une possible conciliations des exigences économiques et environnementales, les entreprises bénéficiant par là d’un avantage économique à préserver l’environnement. Au-delà de ces illustrations, touchant au monde de l’entreprise, les mécanismes de marché établis par le protocole de Kyoto démontrent la possibilité théorique d’allier réductions des émissions de gaz à effet de serre et logiques de marché afin d’atteindre un résultat environnemental donné au meilleur coût.
De nombreux ouvrages et sites internet sont consacrés à la question du développement durable.
- Le site du ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie permet de s’informer sur les actions menées par le gouvernement français pour le développement durable : http://www.developpement-durable.gouv.fr/
- Une frise chronologique relatant les grands événements du développement durable est disponible à l’adresse suivantehttp://cms.unige.ch/isdd/
De nombreux ouvrages pourront être consultés sur le sujet tels que :
- AUBERTIN (C.), VIVEN (F.D) (Dir.), Le développement durable enjeux politiques, économiques et sociaux, Paris, La Documentation Française, 2006, 143p.
- BRUNEL (S.), Le développement durable, 5e édition, Paris, P.U.F « Que sais-je ? », 2012, 127p. (L’auteur est assez critique vis à vis du concept. La lecture cet ouvrage permet ainsi de comprendre les voix qui s’élèvent contre le développement durable)
[1] PNUE/UICN/WWF, « Stratégie mondiale de la conservation : la conservation des ressources vivantes au service du développement durable », 1980.
[2] »Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement, 14 juin 1992, principe 4 : « Pour parvenir à un développement durable, la protection de l’environnement doit faire partie intégrante du processus de développement et ne peut être considérée isolément ».