Quelles sont les méthodes d’atténuation du changement climatique et d’adaptation au changement climatique dans différents secteurs ?

Anissa Mande
Cédric Palacio Vidal (étudiants Master SET)

L’atténuation a pour but de réduire ou prévenir les changements climatiques, en mettant en exergue les causes de ce changement, à l’instar de l’adaptation, qui elle, cible les conséquences de ces changements climatiques et tente de prévenir et de réduire les impacts qu’ils ont sur les communautés humaines et leur environnement.
 

Méthodes d’atténuation

Les deux principales méthodes d’atténuation sont les suivantes : 
- La réduction des émissions, en diminuant la consommation d’énergie, en substituant les énergies actuellement utilisées par des énergies renouvelables, et en réduisant la déforestation. 
- La « séquestration du carbone », en récupérant le dioxyde de carbone en excès dans l’atmosphère et le stocker dans la biosphère.
Nous connaissons quelques méthodes d’atténuation, étant déjà appliquées dans certains secteurs économiques : 
- Dans le secteur énergétique, sont mises en œuvre l’efficacité de la production, ainsi que la distribution d’énergie, la substitution du charbon par le gaz, l’utilisation d’énergies renouvelables (solaire, éolienne, géothermique, hydroélectrique), et la mise en œuvre du plan de stockage de carbone (comme le stockage du dioxyde de carbone extrait du gaz naturel). 
- Dans le secteur des transports, sont mis en œuvre l’abondance de véhicules à carburant performant, de véhicules hybrides, de véhicules à diesel propre, l’usage de biocarburants, le passage du mode de transport routier au transport ferroviaire et aux systèmes de transport public, le transport non motorisé, c’est-à-dire, la bicyclette et la marche. 
- Dans le secteur industriel, sont mises en œuvre la récupération de la chaleur et de l’énergie, l’utilisation plus efficace des équipements, le recyclage et la substitution des matériaux ainsi que la gestion des gaz autres que le dioxyde de carbone. 
- Dans le secteur agricole, sont mises en œuvre l’amélioration de la gestion des terres cultivées et des pâturages dans le but d’accroître le stockage du dioxyde de carbone dans les sols, la restauration des sols tourbeux et des terres dégradées, la gestion du bétail et du fumier afin de réduire les émissions de méthane, l’amélioration des techniques d’épandages des engrais contenant de l’azote, afin d’en réduire ses émissions et la culture d’espèces végétales spécifiques servant de substituant aux combustibles fossiles. 
- Dans le secteur du bâtiment, sont mises en œuvre l’efficacité de l’éclairage et l’utilisation de la lumière du jour ; la performance accrue des appareils électriques, de chauffage et de climatisation ; l’amélioration des appareils de cuisson ; l’amélioration de l’isolation ; la conception active et passive de l’énergie solaire pour le chauffage et la climatisation ; l’utilisation de fluides de réfrigération de substitution et la récupération et le recyclage des gaz fluorés (qui contribuent à l’effet de serre).

D’autres méthodes d’atténuation, en cours de recherche, sont prévues d’ici l’horizon 2030 : 
- Dans le secteur énergétique, il est prévu l’usage de biocarburants de 2ème génération, l’utilisation de véhicules électriques et hybrides plus performants et fonctionnant avec des batteries plus fiables et plus puissantes. 
- Dans le secteur industriel, il est prévu le piégeage et stockage du carbone pour les cimenteries, les fabrique d’ammoniaque et l’industrie sidérurgique ; l’utilisation d’électrodes inertes pour la fabrication de l’aluminium 
- Dans le secteur agricole, l’amélioration du rendement des récoltes. 
- Dans le secteur du bâtiment, la création de bâtiments commerciaux comprenant des technologies de feed-back et de contrôle, comme la gestion intelligente des compteurs, ainsi que l’intégration d’énergie solaire photovoltaïque dans les bâtiments.

 

Méthodes d’adaptation

Nous connaissons certaines méthodes d’adaptation qui sont déjà appliquées dans certains secteurs : 
- Dans le secteur énergétique, il est prévu le renforcement des réseaux aériens de transports et de distribution, l’utilisation des énergies renouvelables et la réduction de la dépendance vis-à-vis d’une seule source d’énergie. 
- Dans le secteur des transports, il est prévu l’harmonisation des normes de création des routes, des voies ferrées, et des autres infrastructures de transport, en fonction des changements climatiques. 
- Dans le secteur agricole, il est prévu la modification des dates de plantation et la modification des variétés cultivées, le déplacement des cultures, la meilleure gestion des terres, afin de lutter contre l’érosion des sols et les protéger par le boisement. 
- Dans le secteur des infrastructures, il est prévu le changement de lieu d’implantation des infrastructures, la création de digues et d’ouvrages de protection contre les ondes de tempête, la consolidation des dunes, l’acquisition de terres et la création de terrains humides pour lutter contre l’élévation du niveau la mer.

La réduction des émissions est donc urgente pour limiter les dégâts dans le futur. De plus, la capacité d’adaptation aux changements climatiques est liée au développement socio-économique des pays, et est répartie inégalement entre les populations. La capacité de s’adapter dépend donc des ressources naturelles, des moyens économiques, du mode de gouvernement et du revenu des États.